Parasites, maladies, allergies… Pour préserver la santé de votre chien, il est nécessaire de bien les connaitre et de savoir comment préserver votre animal ou bien comment réagir s’il est trop tard.
Voici huit points sur lesquels vous devez être vigilants au printemps pour permettre à votre chien de profiter pleinement de la saison.
Attention aux chenilles processionnaires : elles sont cause d’infections graves chez le chien
Les chenilles processionnaires sont le danger numéro 1 du printemps pour les chiens. Ce sont des insectes que l’on retrouve principalement dans le sud de la France, mais de plus en plus dans des régions plus au Nord.
Les poils qui recouvrent leur corps sont très urticants et peuvent provoquer de graves lésions au niveau de la truffe ou de la langue. Si une infection de la langue due aux chenilles processionnaires n’est pas traitée à temps, alors la langue de votre chien peut se nécroser et nécessiter une amputation partielle.
Si les poils de la chenille sont inhalés, ils peuvent également atteindre les poumons. Si votre chien mange une chenille, il va souffrir de fortes douleurs abdominales et se mettre à saliver beaucoup, puis à vomir.
Les nids de chenilles processionnaires se trouvent sur des pins ou à proximité, si votre vous laissez votre chien en liberté près de ces arbres, vérifiez bien qu’aucun nid ne s’y trouve.
Si elles peuvent paraitre inoffensives d’un premier abord, elles sont néanmoins très dangereuses. Leur corps est en effet recouvert de poils minuscules mais extrêmement urticants et venimeux, qui provoquent de violentes démangeaisons par simple contact avec la peau.
Ces insectes se déplacent en ligne, d’où leur nom. Ils sont aveugles, et suivent une chenille de tête. Au printemps, ils descendent des arbres pour s’enterrer sous terre au soleil afin de commencer leur métamorphose en papillon.
Nos amis les chiens, curieux par nature, sont les premiers touchés par ces insectes. Lorsqu’ils jouent ou explorent le monde autour d’eux, ils tombent parfois nez à nez avec une procession de ces chenilles qui descendent d’un arbre pour aller s’enterrer, et ils cherchent à jouer avec, à les lécher ou à les sentir.
Les symptômes à connaitre
Si votre chien tente de manger les chenilles :
Nécrose partielle de la langue, qui nécessite une amputation
Ce qu’il faut faire si votre animal est touché
Une fois que l’animal est touché, la seule chose à faire est de l’emmener en urgence chez le vétérinaire. Les démangeaisons et la douleur, qui peuvent paraître temporaires et sans gravité, peuvent très rapidement dégénérer.
Les deux risques principaux sont un choc allergique violent et une nécrose de la langue, causée par l’inflammation ou l’infection. Dans certains cas extrêmes, l’animal peut même en mourir.
Quelques conseils et informations à retenir
A l’arrivée des grands froids, elles entrent alors dans leur « phase souterraine ». Les chenilles construisent un nid d’hiver pour procéder à la nymphose. A cette période, la chenille va se transformer en chrysalide. Les larves descendent de l’arbre et cherchent alors un terrain pour s’y retrancher au chaud. Elles creusent à une profondeur de 5 à 20 cm sous terre.
Les femelles pondent entre 150 à 320 œufs, qu’elles disposent soigneusement en rangées le long des aiguilles de pin. Elles les enrobent ensuite en formant un manchon gris argenté de 2 à 5 cm, recouvert d’écailles. L’éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte : de fin juillet à fin septembre. C’est le début de la phase « aérienne ».
On va ensuite décompter cinq stades larvaires, nommés L1 à L5, qui vont se différencier par la quantité de soie (poils), la taille de la chenille, et enfin le volume de la tête. Pendant ces cinq stades, les chenilles issues d’une même ponte vont rester groupées.
Dès le stade L1, les chenilles vont construire un « pré-nid ». La nuit, elles en sortent et se déplacent en procession pour trouver de la nourriture. Elles mangent les limbes (parties larges des aiguilles) de pin sur lesquelles elles vivent. Au début, ces nids peuvent passer totalement inaperçus. Seules des touffes d’aiguilles jaunies peuvent donner un indice sur la présence de chenilles. Lorsque l’endroit ne contient plus suffisamment de nourriture, elles grimpent plus haut dans l’arbre, en procession de plusieurs centaines de chenilles (file indienne) et recréé un nouveau nid. Les chenilles utilisent leur soie comme fil d’Ariane afin de toujours retrouver leur chemin.
La chenille processionnaire du chêne est la larve d’un autre papillon de nuit, le Thaumetopoea processionea.
Les femelles pondent cette fois sur de fines branches, en plaques de quelques centimètres de large et au sommet d’arbres bien dégagés. Ils éclosent au printemps, avant l’apparition des bourgeons. De là découlent six stades larvaires différents sur deux à trois mois, soit un de plus que les chenilles processionnaires du pin.
Elles se nourrissent également la nuit. La journée, elles stagnent sur les feuilles et les rameaux et tissent des nids soyeux entre chaque période de mue. Au dernier stade larvaire, elles tissent un nid plus solide, plaqué sur le tronc des arbres. Il peut atteindre un mètre de diamètre voire plus. Elles vont s’y emmitoufler jusqu’à prendre la forme de chrysalide puis se transformer en papillon, quarante jours plus tard.
En tant qu’humain, il se peut que vous ne soyez pas non plus épargnés. En fonction de votre degré de sensibilité, voici les symptômes que nous pouvons déplorer à ce jour :
Plaques rouges, cloques, démangeaisons intenses et sensations de brûlures, qui peuvent durer quelques heures ou quelques jours,
Paupières rouges et enflées, atteinte du globe oculaire
Allergies violentes pour les personnes présentant des difficultés respiratoires
Chocs anaphylactiques dans les cas graves
A l’instar des chiens, les enfants et les bébés très curieux sont les plus vulnérables.
LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES CHENILLES PROCESSIONNAIRESSi vous subissez près de chez vous une infestation de chenilles, il convient au préalable de bien se renseigner sur le cycle biologique de ces insectes : une intervention lorsque les chenilles sont aux premiers stades larvaires sera beaucoup plus efficace car elles sont plus vulnérables.
Les réponses au problème sont variées :
– traitements phytosanitaires biologiques ou chimiques (très réglementés)
– lutte mécanique par destruction des nids (nécessitant une protection intégrale)
– piégeage par confusion sexuelle
– lutte biologique (insertion de prédateurs naturels)
Pour le bien de tous, y compris celui des insectes pollinisateurs, la lutte naturelle est à privilégier. Les chercheurs de l’INRA explique que l’objectif n’est pas d’éradiquer l’espèce mais bien de la contenir, en limitant sa pullulation. Une de leurs pistes privilégiées actuellement en cours d’expérimentation consiste à installer des nichoirs à mésanges dans les endroits sensibles. Cet oiseau est capable d’avaler près de quarante chenilles par jour !
La plantation de bouleaux serait également à l’essai. Ces arbres, plantés en haies, émettraient une odeur répulsive pour ces animaux et les empêcheraient d’arriver jusqu’aux pins.
CONCLUSIONVous l’aurez compris, les chenilles processionnaires du pin ou du chêne sont une véritable menace pour nos amis à quatre pattes et nous-mêmes. Présentes en grande quantité dans certaines régions (cf. cartes), la prudence est de mise lorsque vous possédez les essences d’arbres dans lesquelles elles nichent ou lorsque vous partez en balade. La facilité avec laquelle leurs poils urticants se dispersent dans l’air est déconcertante…et la douleur également ! Connaître le cycle biologique de ces insectes et lutter naturellement contre leur expansion restent les meilleures méthodes pour s’en prémunir !